À la fin de mon dernier cours, j’avais l’impression d’avoir dit un million de fois « 11 heures ».
- Commencer le sillon près de l’eau et lever doucement jusqu’à 11 heures.
- Baisse ta canne, plus bas.
- Monte jusqu’à 11h
- Garde la canne bien chargée
- Trop vite
- Pas assez vite
- Pas assez vertical
Voilà les leitmotivs de l’apprentissage du lancer spey.
Si on se laisse aller, on oublie le « 11h » pour arriver directement à la position armée, verticale, près de l’oreille et plus rie ne fonctionne.
Donc reprenons dès le départ. La soie est étendue en prolongement de la canne et la canne est proche de l’eau. Le premier mouvement est donc de monter de manière progressive vers le fameux 11h. La succion de l’eau permet de tendre la soie et de charger la canne. Normalement, si la vitesse est bonne et la tension constante, la soie est maintenant tendue entre le sillon et l’avançon. Dès qu’on arrête le mouvement le poids de la soie prends l’avantage qui se courbe en belle parabole vers l’eau. Le sillon pour sa part, garde une certaine tension mais qui n’est plus que le résultat du poids de la ligne. Par contre, la courbe étant parabolique, une partie de la soie est revenue au contact de l’eau.
Le pire cas est bien sûr celui où la soie est prolongée d’un avançon calant. En effet, dans ce cas, l’avançon replonge aussitôt dans l’eau.
Il faut bien comprendre que quelque soit la longueur de la soie étendu hors de la canne, ce premier mouvement du switch cast permet ou doit permettre de sortir la totalité de la soie de l’eau. Si ce n’est pas le cas, c’est que le mouvement n’a pas été bien exécuté ou dans le pire des cas que vous avez trop de soie hors de votre canne. Pour quoi « onze heures »? Parce que « midi », ou toute position se rapprochant de la verticale ne permettrait pas de créer la D-Loop avec le mouvement de rotation. Parce que « 10 h » peut suffire pour des longueurs de soie courtes mais ne se justifie pas dans la majorité des cas.
Donc ma canne est à 11h, la soie est parfaitement tendue, mon sillon est sous pleine tension, il suffit maintenant d’une pichenette pour qu’il se détende et sorte le reste de la ligne hors de l’eau. Et c’est exactement le but souhaité. Je ne veux pas avoir à arracher la soie de l’eau! Je ne veux pas avoir à faire un geste brusque, un mouvement ample, une tirade ou toute sorte de mouvement que j’appelle parasite, je veux que la soie se mette à planer au ras de l’eau dès que je vais aborder mon mouvement tournant pour pouvoir la reposer dans l’eau exactement où je voudrais pour un ancrage parfait.
Parenthèse sur le lancer classique à une main
Quand j’explique cette première partie du switch cast, j’en profite toujours pour parler du lancer classique. Je vois trop de pêcheurs se battre avec leur canne pour arracher la soie de l’eau et faire leur premier lancer arrière. Toute la force qu’ils mettent à combattre la succion de l’eau entraine leur bras bien au-delà de la verticale. D’un seul coup, l’eau cède et leur rend leur ligne et n’ayant plus de force à combattre leur bras part en arrière. Certains arrivent après un faux lancer à rétablir l’équilibre mais cette dépense brutale d’énergie fatigue le bras et le pêcheur.
il est donc très facile de transposer ce premier précepte du lancer spey au lancer traditionnel: commencez votre lancer, le sillon au raz de l’eau, levez votre canne jusqu’à 11h, seul l’avançon adère à l’eau et un tout petit effort vous permet de faire votre premier lancer arrière. Un tout petit effort, cela veut dire qu’il est facile de s’arrêter à la verticale. La soie est tendue entre l’eau et le sillon, cela veut dire que le lancer arrière va être facile et surtout dans la bonne direction.