Switch Cast

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Le Switch cast est le lancer de base du spey casting.

Je sais que bien des formateurs préfèrent partir avec un cast plus dynamique comme le C Cast parce que les étudiants ont l’impression de réussir plus vite, mais je trouve que d’aborder le spey avec un mouvement qui part dans trois directions successivement est synonyme d’embrouillaminis (maxis !) de ligne et de tête.

De plus le Switch cast est inclus dans le C Cast donc autant commencer par la composante de base.

 

Donc partant du lancer roulé, nous allons voir comment accéder à un Switch.

 La seule différence entre le spey simple et le Switch, c’est qu’il n’y a pas de changement de direction et que l’hameçon arrivera, donc, de là où il est parti.

 

Donc comme dans le lancer roulé, le switch cast part de la soie étendue dans l’eau dans le prolongement de la canne. Le sillon est à la hauteur de l’eau.

Il est vraiment important que nous nous entendions bien sur cette notion de ligne étendue dans l’eau.

La canne, la soie et l’avançon font une ligne droite.

Si ce n’est pas le cas, vous devez faire un ou plusieurs lancers roulés pour corriger. C’est une condition sine qua non à la réussite de votre lancer. Même quand vous serez devenu les champions toute catégorie de lancer spey, si vous partez d’une ligne qui n’est pas étendue dans l’eau vous ne pourrez pas obtenir un switch cast parfait. Dans cet esprit, c’est pourquoi il existe d’autres solutions en spey. Le C Cast, pour un exemple parmi tant d’autres, qui permet justement de repositionner la soie avant de faire le switch cast.

 

La première étape consiste à lever lentement la canne. Quand je dis lentement, je veux dire « lentement » et en appliquant une force régulière et sans à-coup. La soie est donc tendue entre l’eau et le sillon. Dans le cas du lancer roulé, on amène la main directement à la hauteur de l’oreille. Cela veut dire qu’on est parti la main en avant du bras, l’avant-bras horizontal et perpendiculaire au corps et on est monté directement à la position où le bras est en prolongement de l’épaule et l’avant-bras vertical. La main est donc dans l’axe des oreilles et à leurs hauteurs. La canne est légèrement penchée vers la position 2 h. La soie fait donc un arc de cercle. Donc si on suit mes préceptes du lancer parfait, la main va donc avancer horizontalement et le bras va se tendre et, en bout de course, le flick va augmenter l’énergie projetée. Pendant que la main avance que se passe-t-il ? La soie qui pendait en arrière de la canne prend une forme de D. L’inertie de la soie et la vitesse de déplacement font que la canne se plie vers l’arrière. La canne est donc bandée de plus en plus fort pendant la course et, quand la canne va s’arrêter, cela va créer la boucle de soie en haut du sillon. La boucle dont on parle ici est un « U » horizontal dont la branche inférieure est reliée au sillon et la supérieure attachée au  bas de ligne.

 

Dans le lancer classique, lorsqu’on arrache la soie de l’eau et que la canne s’arrête à la position 1 h, la soie passe au-dessus de la canne et le « U » est lui aussi au-dessus de la canne. Au retour, il en sera de même. En spey, lorsque l’on ramène la soie pour former la D Loop, on fait passer la soie sous le sillon et on la projette au-dessus.

 

Pour la petite histoire, il existe une forme de lancer qui est appelé ovale (« elleptical ») ou belge (« Belgian cast » aux États-Unis) ou Gebetsroither en Autriche, d’où il est originaire, qui fait passer la soie sous la canne dans un lancer au-dessus de la tête. Cela n’a que peu d’intérêt et n’est resté connu, on ne peut pas dire célèbre, que parce que d’illustres pêcheurs comme Charles Ritz s’y sont amusés.

 

L’énergie accumulée fait que la boucle se déplace entraînant avec elle la soie. Si vous ne laissez pas la soie glisser entre vos doigts, la jambe inférieure de la boucle a une vitesse nulle et s’il a suffisamment d’énergie la soie se déroulera jusqu’au bout. Si vous laissez filer la soie, il faut que la vitesse de la jambe supérieure de la soie soit plus rapide que celle de la jambe inférieure pour que la boucle progresse.

 

Si tout se passe bien le lancer réussit et on peut même gagner quelques mètres sur le précédent. Par contre, il y a une chose absolument sûre c’est que le lancer doit se faire dans la même direction que la soie restée dans l’eau. Si on veut changer de direction, il faut d’abord déplacer sa soie dans l’eau pour la mettre dans la bonne direction et cela n’est possible qu’avec un minimum de soie dans l’eau.

 

Dans le lancer s-c, la prémisse est la même : la soie étendue dans l’eau dans le prolongement de la canne et le sillon, à la hauteur de l’eau. La première étape consiste à lever lentement la canne. Et c’est là que cela diffère. Le l-r est aussi statique que le s-c est dynamique. Il faut donc qu’avant d’atteindre l’arrêt de la canne imprimer un mouvement. Une fois en position 10 h en avant du pêcheur, la canne entame un mouvement rotatif qui va lui permettre d’atteindre la position 2 h en passant à l’extérieur. La main qui se trouvait en avant du pêcheur se trouve, elle maintenant dans l’axe des épaules. Mais ce n’est pas suffisant pour obtenir la D Loop. Il faut l’initier par un autre arc de cercle, cette fois dans le sens vertical.

Habituellement, la littérature souligne cet arc de cercle comme une nécessité, mais sans argument. La raison de ce mouvement est de créer la boucle de base pour la D Loop. En fait, on crée une vague qui va se développer.

 

 

 

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